N’ÊTRE FEMME (8 mars, journée internationale des droits de la femme)

Femme et fière de l’être ! Tel un appel du cœur, un aveu libérateur, ces mots ont tracé leur voie jusqu’à mes lèvres pour ensuite être portés par une force intérieure et prendre leur envol tout en douceur. Peut importe qu’elle surgisse au cœur de nos luttes ou qu’elle naisse dans l’allégresse, tout être au cours de son existence à cet instant de lucidité, ce bref instant de grâce durant lequel il comprend soudain le sens profond des nombreux détours de sa destinée.

Un chemin trop souvent pavé de négations, d’interdictions et parfois même de violence. Un chemin que j’ai moi-même emprunté à la croisée d’une époque pas si lointaine où le seul fait d’être née fille dans un monde imaginé et dirigé par des hommes était un obstacle en soi. Monde ou être né du genre féminin suffisait à fermer à double tour la porte d’une ambition naissante, étouffant du même coup les rêves qui n’en sont encore qu’à leurs balbutiements. Un univers, niant le droit d’exister en qualité d’être humain, le privant ainsi du droit légitime de formuler ses choix face son avenir. Aujourd’hui, je l’exprime, je me sens fière d’être femme en pensant à ce long chemin qui a était parcourue ici et là-bas par mes sœurs sans oublier mes frères d’armes et ce, de par le monde.

Et cependant que de chemin il nous reste encore à parcourir en tant qu’humanité, pour être bien davantage que femme ou homme, mais la vie sous sa plus simple forme, mais simplement la vie!Je crois que la véritable sagesse serait de garder vivant cet instant de la conscience collective, et de l’amener plus loin encore pour en faire une vie d’espérance et d’égalité qui s’avance pacifiquement vers l’autre. Des milliards de vies misent en commun pour réhabiliter chacune à leur façon, le droit à la différence, le droit à l’existence et surtout un droit fondamental, celui du droit à l’enfance que l’on soit né garçon ou fille.