14 février 2020

En ce jour de la St-Valentin, voici un extrait d’un texte que j’ai écrit pour une personne qui a été et demeure très significative pour moi, ma grand-mère, abuela Esperanza, mon premier amour…Elle est décédée un 14 février…Toutefois, elle reste bien vivante dans mon cœur et il m’arrive encore à l’occasion de ressentir sa présence à mes côtés.

Con todo mi amor para siempre querida abuelita ♥

Elenita

Auprès d’Esperanza

« La certitude d’avoir été aimé un jour, ne serais-ce qu’une fois, et c’est l’envol définitif du cœur dans la lumière. Il est possible que tout me soit enlevé, mais cette phrase-là est écrite en moi autant que dans mes livres. »
Christian Bobin

Auprès d’Esperanza, ma grand-mère, tous les espoirs étaient permis et tous les rêves accessibles, tel un grand jeu de construction qui s’édifie bloc par bloc créant un univers que l’on souhaiterait habiter indéfiniment. Elle faisait toutes choses, même les plus ordinaires, surtout les plus ordinaires : ouvrir la grande porte de la cour intérieure, faire du pain à l’anis, natter mes cheveux, me prendre dans ses bras avec la plus grande des délicatesses avec un soin précieux comme si le sort de l’univers et le cours de toutes choses en dépendaient. Esperanza avait l’amour, impressionniste. Et d’un coup de pinceau trempé dans l’aquarelle des émotions, elle peignait la vie avec les nuances attendries de ses regards, déposant sur ma petite enfance écorchée, d’innombrables gerbes de lumière.

Je garde le souvenir encore si précis de sa main qui lissait avec une infinie tendresse mes boucles blondes, me serrant si près de son cœur que nos battements semblaient parfois se confondre, comme lorsque je n’étais encore qu’un début de vie; un commencement, un espoir qui prend forme quand le meilleur est inscrit en nous, n’être ni femme, ni homme, mais la vie sous sa plus simple forme, mais la vie!

« Je t’aime » ces simples mots trop souvent désabusés, sont les plus grandissants qui soient lorsqu’ils sont dits avec authenticité et qu’ils viennent nous remplir le cœur d’autant de douceurs. Ces mots sont les seuls que je ne me lasserais jamais d’écrire et qui flottent toujours autour de moi comme un doux parfum de l’enfance :

Elle ruisselle dans ma mémoire
L’eau vive des souvenirs, si limpide, si claire
Que dans le brouhaha des jours barbouillés de noirs
Ces souvenirs sont autant d’éclaboussures de lumière
Je me souviens encore de l’immensité d’un ciel de draps blancs
Étendus sur des cordes à linges improvisées
Et claquant au vent
Comme les voiles d’innombrables voiliers
Je me souviens qu’au-dessus des champs de blés
Les draps tels des goélands venaient se poser
Puis, s’envolaient de nouveau en fin de journée
Emportant sur leurs ailes l’odeur suave des près
Ô ! Tant de souvenirs pour me retenir
À l’écheveau du fin fil tissé
D’un lointain passé
De mille bonheurs tressés
La terre à la carnation carmine
L’herbe folle et odorante
La terre piquée de coquelicots timides
De rosiers parfumés et d’amarantes
Je me souviens de me souvenir
Me souviens aujourd’hui de te l’écrire
Car les mots lorsque tu les respires de plus près, exhalent dans leurs proses
L’essence même du plus simple bouquet des choses
Et qui parfois sans prévenir reviennent de si loin
Dans un flacon de souvenirs, Ô ! Combien doux parfums…

A propos dynamot

Consultante psychosociale et conseillère en développement socioprofessionnel mon centre d'intérêt premier est l'accompagnement de mon prochain dans le respect de son autodétermination ainsi que ma passion pour le pouvoir constructif de certains mots lorsqu'ils sont rattachés à l'action.
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