Extrait de « La nuit du cœur » de Christian Bobin
« Pour comprendre quelqu’un, il faut le séparer de ce qu’il dit, prendre garde aux variations du souffle, à cette architecture monacale du silence que chacun construit en parlant.
J’ai gardé en moi et pour toujours quelques voix. Mystiquement, c’est-à-dire sans appareils et sans effort. Avec le temps elles maigrissent mais l’essentiel demeure, le secret de leurs inflexions. Cette petite pointe de douleur perçant entre deux paroles calmes. Cette inexplicable gaieté jusque dans la détresse accomplie. »
