Puisque la violence réapparaît à chaque époque sous de nouvelles formes, il faut en permanence reprendre la lutte contre elle.

Stefan Zweig

La banalisation de la violence psychologique m’apparaît comme étant une maladie sociale. En effet, sous prétexte de protéger la liberté de parole, nous permettons tacitement  l’intimidation, l’irrespect, l’humiliation.

L’hégémonie de l’aspect économique fait office de loi, laissant libre cours à des pratiques désastreuses de gouvernance, aveugles quant aux intérêts qu’elles prétendent et sont censées servir. L’indifférence d’un groupe au malheur individuel, la loi du silence, la mainmise et la déformation de la communication recouvre d’un épais manteau la plainte des personnes qui ont subi un préjudice, sans que leur soit reconnu un véritable statut de victime, ni proposé dans la plupart des cas une quelconque réparation.

La violence sous toutes ses formes, a frayé un chemin dans notre psychisme depuis si longtemps déjà, qu’elle nous semble presque anodine. Elle fait partie maintenant de notre quotidien, comme une vieille amie que nous ne parvenons pas à mettre à la porte…Voilà sûrement le plus désolant de la problématique, notre nonchalance.

Il nous reste encore à inventer une société où l’harmonie sera reconnue comme légitime, où la négociation sera la relation par excellence, où le respect de l’autre, la tolérance à la différence et le savoir-vivre feront partie du programme de base de l’éducation des futures générations.